Les transports publics et leurs usagers, oubliés du déconfinement, dans un premier temps, réclament un plan ambitieux de développement
Communiqué de presse de la Fnaut
Dans le plan de déconfinement, les mesures favorables à la
mobilité du quotidien ont été très timides, voire absentes. Privés des
ressources financières des usagers et des entreprises (4 milliards pour
les réseaux urbains, 3 à 4 milliards pour le ferroviaire) les transports
publics sortent exsangues de la crise du Covid 19, sans moyens pour
investir ou pour répondre ni aux exigences de la nécessaire reprise
économiqueni aux besoins des usagers de plus en plus dépendants niaux
ressources amoindries. Le décret de ce jour corrige un peu cette
situation, et propose, en liaison avec les acteurs et les usagers,
d'adapter les modalités selon les modes de transport.
Plans sectoriels : le ferroviaire oublié, deux poids deux mesures ?
Les programmes sectoriels (avion : 7 milliards, automobile : 8 plus
5milliards) peuvent se justifier pour des raisons d'emploi,
d'innovation, d'indépendance économique. Mais le ferroviaire comme les
transports urbains ont tout autant besoin d'investissements pour
régénérer les réseaux, pour les mailler, pour accroître la qualité de
service que de mesures à court terme.
A l'instar des pays voisins, (Allemagne, Autriche, Suisse) qui aident
massivement les transports publics, ferroviaires et urbains, le
gouvernement doit s'engager sur un plan de sauvetage de ces secteurs qui
sécurise des emplois non délocalisables, qui contribue à la mobilité de
tous, qui maintient des liens avec les quartiers et entre les villes,
qui participe à la lutte contre le changement climatique.
La mobilité doit relever d'une vision globale et s'inscrirepar des choix fortsdansle cadre de l'accord de Paris.
Or les mesures annoncées pour l'avion et la voiturene témoignent pas
(hormis la voiture propre et le vélo) d'une politique volontaire de
mobilité et d'aménagement du territoire qui réduise significativement la
part de l'avion dans les déplacements courts par un signal prix
efficace, qui diminue la part de marché du fret routier par une
fiscalité environnementale et réduise la dépendance automobile (le prix
du pétrole bas donne une nouvelle occasion de rétablir une fiscalité
écologique et une fiscalité différenciée entre rural et urbain).
Au-delà de ce décret, la FNAUT attend avec impatience des mesures de
soutien immédiates (compensation du versement mobilité, baisse du Taux
de TVA) et un plan d’investissements "rail/climat" ambitieux concernant
en priorité les transports urbains et régionaux (étoiles ferroviaires)
et au niveau national les lignes d’accès au tunnel Lyon Turin pour le
fret et la ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse pour réduire le
trafic aérien sur cet axe et améliorer une grande relation d’aménagement
du territoire entre Bordeaux et Marseille-Nice.
Ces mesures de soutien et ceplan d’investissement doivent
mettre la France au niveau de ses voisins européens et au niveau des
exigences de l'accord de Paris.