L’Etat veut-il abandonner la lutte contre les dérives sectaires et leurs victimes ?
La
conférence de presse du jeudi 10 octobre à l’Assemblée
nationale, présidée par le député Les Républicains (LR) du Rhône
Patrice Verchère et à laquelle participaient des député-e-s en
exercice, d’anciens députés, dont Monsieur Georges Fenech
ex-président de la Miviludes, des sénateurs (dont un ancien
ministre) et sénatrices de plusieurs partis républicains (PS, PC,
LR, LERM) ainsi que des universitaires et des professeurs en
psychiatrie infanto-juvénile, des victimes et de nombreuses
associations de défense des victimes et de lutte contre les dérives
sectaires a permis de rappeler l’importance de l’action de la
Miviludes.
Il
a été rappelé aussi l’importance de la dimension
interministérielle, fondamentale, de la Miviludes ainsi que son
savoir-faire et son expérience accumulée depuis vingt ans,
notamment en matière de prévention.
Comment
passer à la trappe le fait que la mission interministérielle de
vigilance et de lutte contre les dérives sectaires mène, depuis
2002, une mission d’observation et d’analyse du phénomène
sectaire à travers ses agissements attentatoires aux droits de
l’Homme, aux libertés fondamentales, à la laïcité… Elle
coordonne l’action préventive et répressive des pouvoirs publics
à l’encontre des dérives sectaires et contribue à la formation
et l’information de ses agents. Elle informe le public sur les
risques, voire les dangers, auxquels il est exposé et facilite la
mise en œuvre d’actions d’aide aux victimes de dérives
sectaires, ses rapports d’activités sont aussi un indicateur de la
problématique et de son évolution.
Pour
tous les participants à cette journée, la dissolution de la
Miviludes et l’affectation de quelques uns de ses personnels dans
un service du ministère de l’Intérieur (bureau des cultes), sans
aucune raison tangible, constitueraient un recentrage exclusif
sur la répression et sur le fond, à un renoncement du
gouvernement à lutter contre les dérives sectaires en leur laissant
le champ libre.
L’expansion
des mouvements sectaires dans notre pays, et au-delà, est une
véritable menace pour de nombreuses personnes et pour le
fonctionnement démocratique. Faut-il le rappeler également que, ces
organisations, souvent cachées derrière des faux-nez, ont leurs
entrées dans les grandes administrations, les grandes entreprises,
le milieu politique, bref aux étages décisionnaires.
La
situation doit être clarifiée car Monsieur Edouard Philippe a, à
de nombreuses reprises et pas plus tard que fin août 2019 en réponse
à des questions parlementaires, rappelé l’importance de la
Miviludes et de son rôle.
Les
organisations signataires demandent expressément :
·
le maintien de la
Miviludes dans ses prérogatives actuelles à protéger par la loi
ainsi qu’une augmentation de ses moyens humains et financiers avec
le maintien de son rattachement au Premier ministre ;
·
à être reçues par
le Premier ministre dans les meilleurs délais.
Signataires
:
Action
antisecte,
Association
de défense des familles et de l’individu victimes des sectes
(ADFI. Paris-IDF),
Association
noiséenne de défense et de protection contre les sectes
(ANDPS),
Anjou
laïque,
Astec,
Centres
d’entrainement aux méthodes d’éducation actives (Cemea),
Centre
national d’accompagnement familial face à l’emprise sectaire
(Caffes),
Centre
contre les manipulations mentales (CCMM National) – Centre
Roger Ikor,
Cercle
laïque pour la prévention du sectarisme (CLPS),
Comité
national des associations familiales laïques (Cnafal),
Fédération
internationale des associations de personnes âgées
(Fiapa),
Fédération des Oeuvres laïques de l'Ardèche - Ligue de l'Enseignement,
Fédération
syndicale unitaire (FSU),
Groupe
d’étude des mouvements de pensée en vue de la protection de
l’individu (Gemppi),
Ligue
des droits de l’Homme (LDH),
Psychothérapie
vigilance,
Secticide,
Société famille individu –Association
de défense des familles et de l’individu victimes des sectes
(SOFI-ADFI),
Solidarité
laïque.
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