Alors que les derniers événements, dont une rencontre avec l’inspection
académique et la préfecture jeudi 18 février, laissaient présager la mise en
route d’un dialogue favorable entre la société civile mobilisée sur le camp de
Calais et les pouvoirs publics, la Préfecture a donné l’ordre du démantèlement
du camp pour mardi prochain.
Où vont aller les 3450* habitants de cette zone ? Que vont devenir les 438*
mineurs isolés sans protection recensés cette semaine par les associations ?
Qu’adviendra-t-il de ces liens de solidarité tissés entre les migrants, les
bénévoles et les associations qui redonnaient de la dignité, de l’espoir, la
possibilité du partage et de l’éducation ?
Tant que des alternatives respectueuses des droits fondamentaux
n’auront pas été mises en œuvre, il faut préserver la partie sud du
camp.
L’école Laïque du Chemin des Dunes est elle aussi
menacée. Ce lieu permet de répondre à l’urgence pour pallier l’absence
des pouvoirs publics. C’est un lieu d'éducation, c'est aussi un lieu de vie, où
enfants et adultes retrouvent de la dignité, du courage, de l’espoir. La
trentaine de bénévoles qui y interviennent 7 jours sur 7 et les organisations
dont Solidarité Laïque qui sont venues en soutien de leur initiative et de celle
de Zimako Jones ne peuvent accepter l’idée que ce qui a été bâti là, faute de
solutions adaptées aux besoins de ces personnes migrantes, soit dispersé d’un
coup de pelleteuse mardi prochain.
On ne peut laisser faire cela. Après le démantèlement de Sangatte, puis
l’expulsion des réfugiés de Calais, c’est maintenant au camp - qui fut une
solution proposée par l’Etat rappelons-le - que l’on s’attaque. Ces personnes
en migration sont arrivées à Calais parce qu’elles ont été chassées par la
guerre et la violence. Qui peut imaginer que l’expulsion réglera le
problème ?
L’alternative proposée par la Préfecture, des containers (qui ne sont pas
normes du HCR : 14 réfugiés pour 12 mètres carré), est tout aussi provisoire et
ne dispose en outre pas des capacités d’accueil suffisantes.
Le tribunal administratif de Lille a été saisi par des habitants du
bidonville et des associations d'un recours contre l'expulsion. L'audience aura
lieu mardi. |
*La préfecture a publié des chiffres
inexacts. Lors du recensement qu’elle a effectué, toutes les tentes vides ont
été considérées comme abandonnées, alors même que l’on sait que durant la
journée les migrants vaquent, circulent, se mobilisent aussi pour des causes
d’intérêt général. Les chiffres cités ici sont issus du recensement scrupuleux
qui a été fait par les associations anglaises et
françaises. |
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