VIVE LES REGROUPEMENTS SANITAIRES ÉGALITAIREMENT RÉPARTIS SUR NOS TERRITOIRES, ET PARTICULIÈREMENT LES CENTRES DE SANTÉ

 VIVE LES REGROUPEMENTS SANITAIRES ÉGALITAIREMENT 

RÉPARTIS SUR NOS TERRITOIRES, ET PARTICULIÈREMENT LES 

CENTRES DE SANTÉ


De nombreux articles et interventions publiques évoquent les regroupements de 

professionnels de santé, mais tout cela dans une fréquente confusion qui n'aide pas 

à évoluer raisonnablement et qui ne prend pas vraiment en compte les besoins du 

pays et des professionnels.

1- Une Maison de santé est un centre privé, qui associent des médecins 

"libéraux" et d'autres praticiens. Il est soumis au régime dit "libéral" terme qui 

ne veut rien dire, puisqu'il s'agit d'une petite entreprise privée. Il peut donc y 

avoir des dérives, du genre dépassement d'honoraires puisque les 

professionnels sont indépendants. C'est l'intérêt privé plus que l'intérêt général 

qui en est le vrai moteur. La pérennité n'est pas non plus assurée.

2- Un Centre de santé est un centre public, car il embauche des salariés, ce qui 

correspond aux vœux nettement majoritaires des jeunes en formation. Il ne 

fait pas de dépassement d'honoraire et pratique le tiers payant. Les Centres 

de santé sont massivement à gestion associative, communale ou 

intercommunale, mutualiste, coopérative. La forme est donc encouragée à 

être plus démocratique et plus ouverte à la société civile. Une stupide réforme 

récente autorise la création de centres de santé privés, ce qui intéresse les 

grands groupes capitalistes, mais cela reste encore heureusement marginal.

3- Un pôle de santé peut être l'un ou l'autre ou un mélange des deux, ainsi le 

Pôle de santé de Lure est à la fois une maison de santé privée, et un centre 

de santé public adossé à l'origine à l'hôpital public et à la Communauté de 

Communes du Pays de Lure. Le CV70 a fait beaucoup pour que la partie 

"publique" soit valorisée et a donc fortement soutenu cette initiative.

Il y a de bons professionnels dans toutes ces structures, la qualité des soins n'est 

pas à critiquer, sauf à la marge. Mais pour des raisons éthiques et politiques (pour un 

vrai service public de santé), et pour tenir compte surtout des vœux des étudiants, 

notre Comité de Vigilance, comme toute la Coordination nationale des comités de 

défense des hôpitaux et maternités de proximité, est prioritairement pour la création 

des Centres de santé. En les multipliant, et en formant massivement (bien plus 

qu'actuellement) de nouveaux professionnels, on pourra mieux répartir ces 

professionnels en fonction des besoins réels des populations et de nos territoires, et 

donc en finir avec une liberté d'installation qui contribue à renforcer la désertification 

médicale, même si elle ne l'a pas créée.

Le CV 70 est très réservé sur la mise en place de bourses aux étudiants financées 

par les collectivités territoriales, ce qui ne résoudra pas le déséquilibre de l’offre de 

santé, et pire cela risque de mettre en concurrence les territoires, au détriment de la 

nécessaire égalité. Attention également, les centres et maisons qui se développent 

en nombre nous révèlent que ce n'est pas la solution à la désertification médicale 

comme trop de personnes l'affirment. Au contraire celle-ci se poursuit partout malgré 

ces créations. Plus dramatique parfois, en regroupant les rares professionnels dans 

des bourgs centres, ces structures contribuent à déshabiller encore plus nos villages 

et nos secteurs enclavés. Ces regroupements participent d'une prise en compte de la 

volonté des professionnels d'être moins isolés, de mieux partager et de mieux 

intervenir dans leur domaine, et en cela c'est très bien. Mais ce n'est absolument pas 

la panacée.

Pour nous, les solutions valides pour enfin s'en prendre à la désertification sanitaire 

de notre pays, consistent à ouvrir massivement les recrutements et les centres de 

formation. Il faudrait répartir les formations dans tous les lieux sanitaires, hôpitaux, 

cliniques, Ehpad, cabinets ou centres, et pas seulement dans les CHU ou GH 

départementaux. Il faudrait également réguler les installations en s'appuyant 

prioritairement sur les structures publiques dont les centres de santé sont un bon 

exemple. 

La priorité en matière de santé, c'est le bien-être collectif de toutes nos populations 

et de tous nos territoires. L'intérêt général devrait être la seule chose qui nous anime 

quand on parle de service public et encore plus pour la santé.