le CNAFAL et les élections présidentielles

 

Le CNAFAL appelle à voter pour des partis qui s’engagent sur un programme progressiste basé sur des valeurs de tolérance, de vivre ensemble, pour une République sociale, démocratique, laïque et écologique

Au CNAFAL, c’est avec une profonde sidération que nous accueillons les résultats des élections européennes, qui ont vu les extrêmes-droites incarnées par Jordan Bardella et Marion Maréchal Le Pen séduire un nombre important d’électrices et d’électeurs. Leurs idées incompatibles avec notamment la solidarité et leurs promesses fallacieuses jettent une ombre inquiétante sur l'avenir de notre démocratie et des valeurs que nous défendons au CNAFAL.

Un électrochoc pour la démocratie

Voir des idées de rejet, de division et de haine trouver un tel écho au sein de notre population est profondément alarmant. Il est crucial de rappeler que d’autres voies étaient possibles sanctionner un gouvernement en perte de popularité et en proie à de multiples critiques. La montée de l’extrême-droite n’est en aucun cas une réponse adéquate aux défaillances du gouvernement actuel.

Si nous ne pleurons certainement pas la disparition du gouvernement qui a provoqué cette situation qui s’inscrit dans la continuité d’un mouvement responsable de la casse sociale avec la réforme des retraites, du chômage, la loi immigration, la disparition progressive des services publics. la mise au second plan des problématiques environnementales… Il est néanmoins vital de considérer les conséquences de ce score des extrêmes-droites, elle représente un échec collectif de nos institutions, de notre système éducatif et de notre société civile à contrer efficacement des discours populistes et mensongers.

De l’opportunité politique de la dissolution de l’Assemblée nationale

Face à ce séisme politique, le président de la République a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale. Une telle décision soulève de nombreuses questions quant à son opportunité politique. La dissolution peut être perçue comme une tentative de reprendre le contrôle d’une situation devenue ingérable, mais elle comporte aussi des risques considérables. La dissolution précipite le pays dans une période d’incertitude et les nouvelles élections à venir pourraient, devant le manque de réaction de l’exécutif, renforcer encore les forces populistes et extrémistes.

Il me semble important de s’interroger sur les motivations derrière cette dissolution. S’agit-il d’une stratégie pour regagner une légitimité politique largement écornée ou bien d’une fuite en avant face à un rejet massif de la part des citoyens ? Quoi qu’il en soit le résultat nous laisse pour le moins inquiet et circonspect.

Un échec collectif à analyser

Finalement, en tant que mouvement d’éducation populaire, nous devons nous interroger sur ce que nous avons raté pour en arriver à un tel désastre. Comment des idées que nous combattons depuis toujours sont-elles pu séduire autant d’électeurs ? Avons-nous sous-estimé la puissance de la désinformation et des discours simplistes ? La complaisance des médias ? Le danger des réseaux sociaux ? N’avons-nous pas su suffisamment expliquer les dangers de ces idéologies et les mensonges de leurs promesses ? Il est important d’expliquer qu’avec l’extrême droite il y a danger notamment sur le droit des femmes, des immigrés, des populations LGBT…

Ce résultat de l’extrême-droite aux élections européennes est un coup dur pour notre démocratie et nos valeurs. Mais elle doit aussi être un électrochoc pour nous, acteurs de l’éducation populaire. Nous avons une responsabilité immense : celle de ne pas laisser les idées de haine et de division triompher. Ne laissons pas ce moment sombre définir notre avenir ; faisons en sorte qu’il soit le point de départ d’une mobilisation renouvelée et déterminée pour un futur plus juste et surtout plus solidaire…

Nous, militants du CNAFAL, laïques et républicains, défenseurs des valeurs républicaines et sociales impulsées par le Conseil National de la Résistance, prenons nos responsabilités en invitant chacun d’entre vous à se mobiliser et à mobiliser autour de lui pour que, les 30 juin et 7 juillet, triomphent les vraies valeurs sociales, démocratiques, laïques et écologiques. Pour que les familles retrouvent des moyens financiers nécessaires à une vie digne grâce à l’augmentation des salaires, des retraites et des pensions. Des moyens pour se soigner et voir leurs enfants apprendre et s’émanciper grâce à des Services Publics adaptés aux nécessités actuelles. Pour permettre à chacun de se cultiver… La France est un pays riche où les richesses sont de plus en plus mal réparties. Il ne tient qu’à nous tous de faire en sorte que tous les habitants de notre pays ne soient pas dans la misère. Dès le 30 juin, votons et faisons voter pour ceux qui défendent les valeurs d’émancipation encore inscrites sur les frontons de nos mairies, Liberté – Égalité – Fraternité : votons et faisons voter pour les candidats du Nouveau Front Populaire ou pour des candidats défendant nos valeurs.

Le CNAFAL

Le 20 juin 2024

Projet de loi fin de vie Les personnes en fin de vie doivent être libres de leurs choix Lettre ouverte aux Députés

 




Projet de loi fin de vie


Les personnes en fin de vie doivent être libres de leurs choix


Lettre ouverte aux Députés


Nous, membres du Pacte progressiste pour la fin de vie, souhaitons revenir sur les modifications que la Commission spéciale Fin de vie a apporté au projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie, et notamment sur les conditions à remplir pour pouvoir avoir accès à l’aide à mourir (article 6), à savoir :

o Être âgé d’au moins 18 ans

o Être de nationalité française ou résider de façon stable et régulière en France

o Être atteint d’une affection grave et incurable en phase avancée ou terminale

o Présenter une souffrance physique accompagnée éventuellement d’une

souffrance psychologique liée à cette affection, réfractaire ou insupportable

o Être apte à manifester sa volonté de façon libre et éclairée

Nous avons accueilli avec satisfaction la suppression de la condition relative à l’« affection grave et incurable engageant le pronostic vital à court ou moyen terme », au profit de l’« affection grave et incurable en phase avancée ou terminale ». Cette rédaction donne accès à l’aide à mourir aux personnes atteintes de pathologies à évolution lente, au premier rang desquelles les malades atteints de pathologies dégénératives qui connaissent des conditions de survie très difficiles alors que leur pronostic vital n’est pas engagé.

Nous rappelons la nécessité que ce soit la personne dont la situation médicale est sans issue qui puisse reconnaitre elle-même le moment où ses souffrances, qu’elles soient physiques ou psychologiques, deviennent insupportables.

Par ailleurs, la nouvelle rédaction de la condition relative aux souffrances est trop restrictive par rapport à la version adoptée en Conseil des ministres. En effet, la condition initiale était de « présenter une souffrance physique ou psychologique liée à cette affection qui est soit réfractaire aux traitements, soit insupportable lorsque la personne ne reçoit pas ou a choisi d’arrêter de recevoir des traitements. » La nouvelle rédaction qui prévoit la prise en compte de souffrances physiques, « éventuellement accompagnées d’une souffrance psychologique » exclurait tous les patients pour qui les souffrances physiques sont maîtrisées ou apaisées, mais dont la souffrance psychologique, souvent liée à l’angoisse de la mort attendue et inévitable, est inapaisable et ne permet plus de vivre convenablement.

Nous rappelons la nécessité que ce soit la personne dont la situation médicale est sans issue qui puisse déterminer elle-même si ses souffrances physiques ou psychologiques sont supportables ou non.

Nous demandons le rétablissement de la rédaction d’origine, validée par le Conseil d’Etat et adoptée par le Conseil des ministres.

Nous, membres du Pacte progressiste sur la fin de vie, demandons aux députés qui examinent actuellement le projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie :

1) De ne pas introduire l’engagement du pronostic vital ni aucune mention de temporalité dans la rédaction de la troisième condition (alinéa 7 de l’article 6)

2) De réintégrer les souffrances psychologiques au même titre que les souffrances physiques, sans rendre accessoires les premières (alinéa 8 de l’article 6)

3) D’autoriser le libre choix entre auto-administration de la substance létale et administration de la substance létale par un tiers, évidemment à la seule demande du patient, sans poser de conditions liées à une incapacité physique (alinéa 6 de l’article 5)

4) De permettre les demandes d’aide à mourir par l’intermédiaire des directives anticipées ou de la personne de confiance (alinéa 6 de l’article 5)

Les porte-parole du Pacte progressiste fin de vie :

Jonathan Denis, Président ADMD

Matthias Savignac, Président MGEN

Contacts presse :

ADMD : Bastien André, attaché de presse -06 34 04 54 96 / presse@admd.net

MGEN : Marine Chaumier, attachée de presse – 06 07 09 64 16 / mchaumier@mgen.fr

A propos du Pacte progressiste sur la fin de vie

29 organisations de la société civile ont décidé de s’allier pour constituer une force progressiste et républicaine afin de faire évoluer le cadre légal sur la fin de vie, avec une ambition forte : que chaque personne soit effectivement égale en droit et libre de ses choix. De par l’hétérogénéité des organisations qu’il fédère et sa position, le Pacte progressiste sur la fin de vie entend dépasser les oppositions souvent montrées du doigt : les soins palliatifs et l’aide active à mourir sont complémentaires et non antagonistes. Pour les organisations membres du Pacte progressiste, il est nécessaire que la capacité des patients à exercer leur liberté de choix soit enfin reconnue. Ces organisations, de composition et d’horizons très divers, se retrouvent sur la base de valeurs et de convictions communes. Elles représentent au total plusieurs millions de Français : membres, adhérents, militants ou clients de ces différentes structures.

La liste des membres du Pacte progressiste fin de vie au 30 mai 2024 :

• L'ADMD – Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité

• CFDT Santé sociaux

• L'APAJH – Association pour Adultes et Jeunes Handicapés

• CFDT Retraités

• CFDT Santé Sociaux

• CFDT Occitanie

• Le Comité Laïcité République

• Le Comité national d’action Laïque

• Egale

• La Fédération Française de crémation